Une Europe forte pour un partenariat USA-UE d’égal à égal

La prochaine législature doit aboutir :

• sur une politique énergétique, industrielle et de défense européenne commune, pour plus d’autonomie
• sur une lutte efficace contre le dumping économique, environnemental et social de nos concurrents internationaux. Une fois notre autonomie assurée, nous pourrons plus facilement utiliser la force de notre marché pour imposer une version 2.0 de la mondialisation, au service du climat et du progrès social.

Ce 20/10 a lieu le sommet UE-USA, une rencontre plus qu’importante pour nous européens. Le Président américain Joe Biden recevra à Washington Ursula Von der Leyen et Charles Michel, respectivement Présidente de la Commission et Président du Conseil européen.

Ce sommet UE/USA est une vraie opportunité pour nous, européens, de réaffirmer notre ambition profonde : construire une Europe forte, indépendante, souveraine. Aujourd’hui l’Europe doit s’affirmer comme un vrai pôle indépendant et souverain face à la Chine, mais également face aux États-Unis. Toujours, nous défendrons des ententes et alliances mutuellement bénéfiques avec nos amis américains. Jamais, nous n’oublierons les nombreux moments où ils nous ont épaulés ni les valeurs démocratiques que nous partageons. Néanmoins, l’Europe doit, dans ce partenariat, imposer une relation d’égal à égal et non de vassal.

Les Américains font de la Realpolitik. Ils nous ont montré à maintes reprises que leurs intérêts propres priment avant toute chose. À ce titre, ils ne suivent les accords internationaux que lorsqu’ils leur sont favorables. À ce titre, ils n’hésitent pas à subsidier abondamment la réindustrialisation verte de leurs pays à nos dépens. Est-ce que cela fait d’eux des « méchants » ? Là n’est pas la question… Ça en fait des partenaires prévisibles face auxquels nous devons être stratèges : L’UE doit cesser d’être naïve et veiller, sans nier nos priorités politiques, à ne pas laisser les Américains se créer un avantage concurrentiel dans la compétition internationale que nous menons. Nous devons utiliser la force de notre marché pour imposer une version 2.0 de la mondialisation, au service du climat et du progrès social, en généralisant les mécanismes d’ajustement environnementaux et sociaux aux frontières et les clauses miroirs.

Ce sommet UE-USA est une vraie opportunité pour nous de reconstruire une relation d’égale à égale avec les États-Unis. Néanmoins, tout ne se joue pas lors de cette rencontre. L’Union a, elle aussi, de son côté, du pain sur la planche ! Pour pouvoir réellement imposer ses conditions sur le marché international, l’UE doit s’atteler à construire d’urgence sa souveraineté militaire, énergétique et stratégique. Aussi longtemps que nous resterons aussi dépendants des « Grands » de ce monde, nous resterons toujours dans

une position de faiblesse, ne fût-ce que par crainte de représailles. C’est un chantier aussi énorme qu’essentiel. Ce sera une de nos priorités.

Certes, nous partons de plus loin, nous manquons de « champions » et nous avons des moyens financiers plus faibles. Certes, l’écart s’est creusé avec les Américains, ne serait-ce qu’en termes de PIB/hab. Mais il n’est pas trop tard ! Ensemble, nous avons les moyens de réaliser les investissements massifs et stratégiques nécessaires et la capacité d’imposer des règles du jeu plus saines. Nous pouvons encore changer le cours des choses ! Qui aurait cru il y a encore 5 ans que l’hégémonie américaine en termes de réseaux sociaux serait aujourd’hui remise en question par des acteurs tels que Tik Tok ? Qui peut imaginer ce que sera le secteur de l’IA dans 5 ans ? Qui aurait cru que l’Europe pourrait imposer le RGPD ou encore à Apple de changer le type de chargeur qu’il nous imposait ?

Ensemble, c’est possible !